11 Juillet 2014

Comment les découvre-t-on ?

Durant des millénaires, les comètes sont découvertes par hasard, lorsque leur éclat devient suffisant pour qu’elles attirent l’œil. Tout change en 1758 avec la redécouverte de la comète annoncée par Edmund Halley. À partir de là, de plus en plus de chasseurs de comètes se lancent dans la course, parcourant le ciel systématiquement à l’œil nu ou avec des instruments optiques pour dénicher les petites taches floues de nouvelles comètes ou retrouver des astres dont le retour a été calculé. À la fin du XVIIIe siècle, l’astronome français Charles Messier, surnommé le Furet des comètes, crée même pour se simplifier la tâche un catalogue d’une centaine d’objets nébuleux pouvant être confondus avec des comètes, inventaire qui est toujours utilisé par les observateurs modernes. Depuis les années 1990, des programmes de recherche systématique à l’aide de télescopes automatisés terrestres ou spatiaux sont à l’origine de l’écrasante majorité des découvertes. Cependant, régulièrement, des astronomes amateurs s’illustrent en trouvant, avant les machines, une petite aiguille cométaire dans la botte de foin céleste.

Découvrir une comète

Sauf à avoir une chance extraordinaire, on ne s’improvise pas découvreur de comètes du jour au lendemain. Une bonne connaissance du ciel est indispensable et, surtout, une mémorisation de l’aspect des nombreux objets célestes nébuleux susceptibles d’être confondus avec les astres chevelus lorsqu’ils sont encore loin du Soleil et qu’ils n’ont pas encore développé leur queue caractéristique. L’expérience montre que les comètes découvertes visuellement se situent généralement entre 50 degrés et 90 degrés du Soleil.

D’après l’astronome amateur québécois David H. Levy, qui a découvert ou codécouvert plus de vingt comètes, les meilleures zones à prospecter sont la partie ouest du ciel une heure et demie après le coucher du Soleil durant la semaine qui suit la Pleine Lune et la partie est du ciel jusqu’à une heure et demie avant le lever du Soleil en période de Nouvelle Lune.

Mais il est à présent également possible de découvrir des comètes sur le web en étudiant minutieusement les images des observatoires spatiaux comme SOHO, qui sont en libre accès.

Les noms des comètes

Les noms des comètes sont attribués par l'Union astronomique internationale
Les noms des comètes sont attribués par l'Union astronomique internationale. Crédit : IAU/MPC

Les noms sont exclusivement attribués par l’Union astronomique internationale. Le P indique une période inférieure à 200 ans ; le C indique une période supérieure à 200 ans, voire une orbite parabolique ; le D concerne les comètes périodiques qui n’ont plus été réobservées après un ou plusieurs passages.

Les comètes périodiques connues et déjà repassées plusieurs fois près du Soleil sont numérotées 1P, 2P, etc. ; il y en avait 303 en juillet 2014, la première étant 1P Halley. Les comètes sont classées en fonction de l’ordre chronologique des découvertes dans l’année.

La première quinzaine de janvier porte la lettre A, la deuxième la lettre B et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’année. La lettre I n’est pas utilisée pour qu’il n’y ait pas de confusion possible avec le chiffre romain I ; la première quinzaine de mai porte donc la lettre J et la dernière de décembre la lettre Y. Vient ensuite un chiffre qui indique l’ordre de découverte dans la quinzaine, puis le nom du ou des découvreurs (deux au maximum) ou celui de l’observatoire ou du programme de recherche (Palomar, LINEAR, ISON, PANSTARRS).

Près de 4 000 comètes

Près de 4 000, c’est le nombre de comètes répertoriées par l’Union astronomique internationale au 10 juillet 2014. Ce nombre inclut quelques centaines de comètes observées au cours de l’histoire et dont la mémoire a été conservée, selon les époques et les civilisations, sur des tablettes d’argile, des papyrus, des rouleaux de papier de soie ou dans des livres.

Grâce aux observatoires spatiaux et aux télescopes automatisés terrestres, des milliers de comètes ont été découvertes ces trente dernières années.

Ce total est déjà impressionnant si on le compare au nombre de planètes en orbite autour du Soleil (huit), mais les astronomes ont calculé que les noyaux cométaires présents dans le nuage d’Oort et susceptibles de tomber un jour vers le Système solaire central doivent se compter en milliards plutôt qu’en milliers.