19 Novembre 2019

Génération Rosetta : l'aventure humaine continue

Il y a 5 ans, ils étaient doctorants et ont eu la chance de travailler sur la mission Rosetta. Cette « Génération Rosetta », enthousiaste et engagée, revient sur cet événement qui a bouleversé leur carrière.

Témoignages

Anais Bardyn, chercheuse à l’Université du Maryland (Etats-Unis)

« Rosetta m'a permis de découvrir l'univers d'une mission spatiale et d’avoir une ouverture sur l'international. Une grande partie de la communauté scientifique avait entendu parler de Rosetta, les résultats de l'instrument Cosima étaient très attendus, c’était vraiment extraordinaire de pouvoir travailler là-dessus. Cela m’a appris notamment la nécessité de travailler en collaboration, de partager des résultats et idées avec l’ensemble des membres de la mission : étudiants, ingénieurs ou chercheurs pouvant avoir des backgrounds assez différents.

Actuellement, je suis en postdoc à l'Université du Maryland aux Etats-Unis.

 Mon post-doc est directement liés à mes travaux de recherche sur les analyses du spectromètre de masse Cosima qui était à bord de Rosetta, puisque je participe au développement d'un nouvel instrument qui s’intéresserait à la surface d’une des lunes de Jupiter, Europe

Pour moi, c'est assez complémentaire à la mission Rosetta.

Ma thèse a coïncidé avec l'arrivée de Rosetta sur la comète 67P, j'ai eu la chance de pouvoir vivre en direct les analyses de l'instrument Cosima ! Mais l'instrument Cosima avait été conçu il y a déjà bien longtemps de cela ! Et c’est une véritable aventure de pouvoir participer aujourd’hui à la conception et la construction d'un nouvel instrument. J'espère évidemment que Corals sera un jour sélectionné pour une mission spatiale vers Europe ! »

Clément Feller, chercheur au Laboratoire de physique cométaire à Bern (Suisse).

« J'ai rejoint l'équipe scientifique de la mission spatiale ESA/Rosetta au début de mon doctorat à la fin de l'été 2014, alors que l'orbiteur Rosetta commençait à observer la comète 67P. A cette époque, les ingénieurs et scientifiques commençaient à étudier le meilleur site d’atterrissage possible, vers lequel on larguerait la sonde Philæ.

Le 27/09/2017, pratiquement un an, jour pour jour, après la fin de la mission, j'ai défendu ma thèse sur l'analyse d'images de la surface de la comète, prises par l'instrument Osiris à haute résolution spatiale. Cette analyse portait sur la manière par laquelle la lumière du Soleil se réfléchissait sur la comète, dans le but de déterminer les propriétés physiques du matériel qui composait la surface.

 Aujourd'hui, en tant que jeune chercheur, je poursuis mes études sur la nature des comètes au sein du projet austrio-germano-helvétique CoPhyLab (Laboratoire de physique cométaire) 

 L'objectif scientifique de ce laboratoire est de mieux comprendre comment glaces et autres volatiles se subliment sous l'action du Soleil, emportant avec eux quantités de poussières qui finiront par former la chevelure de la comète.

À l'heure où l'on découvre que les objets intersidéraux, tel que 2I/Borisov (qui traverse actuellement notre Système Solaire), sont peu rares et présentent des similitudes avec les petits corps primordiaux et glacés de notre système, les découvertes et les nouveaux questionnements permis par la mission Rosetta, sur la « zoologie » des petits corps et l'histoire de la formation de notre Système Solaire, se montrent toujours autant d'actualités. »

J.D Prasanna Deshapriya, chercheur à l’Observatoire de Paris (France)

« Rosetta a changé plein de choses dans ma vie : déjà, depuis cette date, la France est le pays où j’habite et où je travaille ! Et cela a bien sûr affecté mon parcours professionnel. Rosetta était la première mission spatiale sur laquelle j’ai travaillé, mais pas la dernière ! Cela m’a permis d’être impliqué sur d’autres missions spatiales comme OSIRIS-REx de la NASA et Hayabusa2 de la JAXA.

 A l’heure actuelle, je travaille notamment sur la caractérisation de la composition de l’astéroïde Bennu, sur la base des données spectrales récoltées dans le cadre de la mission spatiale OSIRIS-REx

Ce que je retiens de la mission Rosetta, c’est l’envergure d’une mission spatiale et la collaboration internationale qu’il faut pour arriver au bout d’un tel challenge. D’autre part, je retiens également que c’est grâce à Rosetta que j’ai appris la technique de la spectrophotométrie et la connaissance sur les données ancillaires, compétences qui m’ont beaucoup servi pour avancer dans ce chemin. »

 


A propos de rosetta/philae

Orbiter autour de la comète Churyumov-Gerasimenko (« Tchouri ») afin de l’analyser, mais aussi larguer à sa surface un atterrisseur chargé d’étudier la composition de son sol, telle a été la mission de Rosetta au cours de l’année 2014. Objectif : mieux comprendre comment notre système solaire s'est formé.

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